Ephata,ouvre-toi! On l’attendait ce moment-là, cet instant où je reviens à moi.

Parce qu’il a été dit pendant des mois, ferme-là et reste chez toi.
A grand renfort de lois, on m’a privé de toi, de moi.

Au nom de la sécurité, des cœurs se sont brisés sur des drames, des destins méprisés.

Pour le bien commun, on nous a dit: “fais-le bien mais reste loin”.
“Me touche pas, c’est pas très sain, t’es ptêtre porteur, c’est pas mâlin”.

“Remets ton masque, lâche-moi les basques, cache ton visage et sois bien sage”.

Aux soignants, applaudissez mais surtout n’oubliez pas, pour tous les soins, faudra payer!

Personnes fragiles, retranchez-vous, le contact c’est pour les fous.
Sois pas fébrile, c’est le nouveau deal, pour tes angoisses c’est Lexomil.

Laisser-passer, attestations, on en connaît la chanson, tube de l’année, sois pas trop long, vite vite retour maison.

Télétravail, visio, cours de stretching, animations, ne te plains pas , c’est toujours mieux qu’en réanimation.

Alors Ephatha, je te le redis, sors de chez toi va voir mamie.

Recrée le lien et ouvre-toi, c’est maintenant et pas sans toi.

Ephatha, nouveau mantra, n’aies pas peur, j'suis avec toi.

Aliénor de Bejarry.